Résumés

BARDOUX LOVEN Cécile (Université d’Uppsala, Suède)

Une méthode syncrétique pour l’analyse mélodique d’œuvres suédoises des années 1940

Dans les années 1940, les compositeurs suédois du Groupe du Lundi manifestent une esthétique antiromantique commune tout en présentant une diversité créative et expressive. Leurs premières sources d’influence se situent dans des traités théoriques (Hindemith) et musicologiques (Jeppesen et Kurth). Si ceux-ci ne peuvent pas former le cadre méthodologique permettant une analyse pertinente des œuvres des Suédois, ils ouvrent néanmoins des pistes d’étude qui conduisent vers les théories de Schenker et de Meyer. Or, la coordination des principes et des éléments issus des théories mentionnées engendre une méthode syncrétique qui est adaptée au corpus et qui permet de mettre en lumière et de comparer les caractéristiques mélodiques des compositeurs suédois. Les principes de la méthode, ses avantages et ses limites seront illustrés par des analyses des thèmes de deux compositeurs du groupe, Karl-Birger Blomdahl (1916-1968) et Ingvar Lidholm (né en 1921).

BOSSIS Bruno (Université Rennes 2)

L’analyse des œuvres comportant des dispositifs instrumentaux à comportement variable

Le comportement d’un dispositif instrumental peut être déterminé, modifiable, dynamique, aléatoire, capable d’apprentissage… Si les méthodes analytiques connues s’appuient généralement sur le concept de processus, le corpus des œuvres à dispositif à comportement variable place l’analyste face à un nouveau défi. Après avoir procédé à un état des lieux, nous proposerons d’analyser le comportement en le considérant comme une fonction de transfert dynamique, fonction qui peut dépendre du contexte temporel.

BUNEL Guillaume (Université Jean Monnet de Saint-Étienne)

L’analyse modale des répertoires polyphoniques autour de 1500 : à propos de quelques tensions entre textes théoriques et compositions en fuga

Les théoriciens appliquant la théorie modale à la polyphonie autour de 1500 affirment de façon unanime que le mode d’une pièce polyphonique doit être identifié d’après le mode mélodique de sa voix principale, en général le Tenor ou le cantus firmus. Or, cette méthode montre vite ses limites, en particulier dans l’analyse des fugae de Josquin Desprez, dont certaines semblent en effet n’avoir alors pas de mode, ou en mêler plusieurs. A travers l’étude de quelques exemples, on tentera de montrer les limites de l’application possible de cette méthode, donnée par des théoriciens pourtant contemporains du compositeur.

CLARKE Michael, MANNING Peter, DUFEU Frédéric (University of Huddersfield, UK)

Le projet TaCEM et l’analyse interactive des musiques électroacoustiques 

Le projet TaCEM (Technology and Creativity in Electroacoustic Music), financé par l’AHRC Research Council, a pour objectif l’étude historique et analytique de sept œuvres emblématiques d’un répertoire caractérisé par le recours créatif à la technologie. Nous présentons une méthode analytique globale, reposant sur l’écoute et la manipulation interactive des techniques et procédés compositionnels employés, et la spécificité de ses applications à un corpus hétérogène tant au niveau de l’activité créatrice que des résultats esthétiques.

CLERIVET Marc (conservatoires de Brest et de Rennes)

Airs supports de Conterdanses, un corpus de variations autour du même timbre

Les populations rurales de l’est des Côtes-d’Armor ont traditionnellement pratiqué,jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, des danses à figure très courtes (24 mesures). L’analyse comparée des différents airs musicaux collectés comme support de cesconterdanses montrent que ceux-ci forment un corpus homogène. Structurellement, ils s’inscrivent dans un modèle plus largement observé et décrit dans tout le nord de la Haute-Bretagne. Mélodiquement, ils sont tous apparentés à 3 ou 4 archétypes. Rythmiquement, en revanche, ils développent un système de variation mélodico-rythmique propre qui est fonction, dans le cadre d’une logique de timbre, des paroles associées à ces airs.

COUPRIE Pierre (MINT-OMF Université Paris-Sorbonne)

L’objet sonore est-il encore un concept utile pour l’analyse de la musique électroacoustique ?

Les recherches sur la morphologie de l’objet sonore initiées par Pierre Schaeffer au début des années 60 ont donné naissance à des outils analytiques assez variés. Ils ont permis d’étendre le concept d’objet sonore afin d’intégrer les manipulations toujours plus détaillées et complexes opérées par les compositeurs et différentes recherches comme celles portant sur la perception musicale. Toutefois, malgré cette ouverture, l’utilisation de ces outils se limite bien souvent à des œuvres « standardisées » ou à des fragments « bien choisis ». Parallèlement, le corpus des musiques électroacoustiques s’est enrichi de nombreuses nouvelles catégories résistant à « l’analyse par l’objet » : musique interactive, installation sonore, improvisation électroacoustique, etc. Finalement, les méthodes liées à l’objet sonore peinent à se révéler efficace dans l’analyse de bon nombre d’œuvres électroacoustiques actuelles. Ces méthodes peuvent-elles encore être étendues afin de prendre en compte ces nouveaux corpus ou doit-on en concevoir de nouvelles  ?

de ALBUQUERQUE Severino (Doctorant, université Paris-Sorbonne)

Le clair-­obscur dans le répertoire d’opéra seria magique du compositeur Georg Friedrich Haendel

Le choix des opéras seria magiques proposé pour cette communication est dû au besoin d’établir un ensemble d’œuvres ayant un profil semblable pour pouvoir analyser la singularité de l’expression du clair-obscur sonore unique à ce répertoire. Dans cet univers d’opéras, je propose une analyse du premier air d’Armide Furie terribili (Acte I, Scène V) de l’opéra « Rinaldo », crée le 24 février 1711 au Queen’s Theater à Londres. En mettant en évidence tous les clairs-obscurs contenus dans cette pièce et sa place dans le clair-obscur général de l’opéra et la méthodologie employée pour ce nouveau champ théorique.

DELALANDE François (GRM, Paris)

A partir du cas de la musique électroacoustique : spécificité des techniques, généralité des modèles théoriques en analyse

L’analyse d’une musique « acousmatique » fait bien appel à des techniques spécifiques, ne serait-ce que pour aboutir à une transcription. Quel est le statut de cette transcription ? On peut ne la considérer que comme un moyen de repérage, comme une carte, et alors les pertinences et les unités sont recherchées non dans l’objet, sonore ou graphique, mais dans les conduites humaines de production et de réception qu’implique cet objet. Mais certains voient dans la transcription, sous certaines conditions, la représentation visuelle d’une perception auditive, et l’analyse peut alors porter sur cet objet. Considérées à ce niveau d’une recherche des traits et unités pertinents, les divergences de méthode ne sont peut-être plus liées aux corpus mais aux options épistémologiques, selon que l’on tend à rechercher l’objectivité dans l’objet ou dans la méthode de détermination et de validation des pertinences.

DEPERSIN Françoise (Professeur agrégé CHAM, PLM université Paris-Sorbonne)

Enjeux et difficultés de l’emprunt de notions rhétoriques pour l’analyse : l’exemple des Tombeaux

Le corpus des Tombeaux français de l’époque baroque regroupe une cinquantaine de pièces instrumentales, d’écriture ainsi que de forme variées. Une simple mise en série comparative des pièces ne suffit donc pas à en déterminer la spécificité et échoue à saisir la nature du lien entre un tel titre, renvoyant non à la musique mais au monde, et le texte musical. Aussi, afin de cerner les stratégies induites par la présence de ce titre, l’utilisation de notions empruntées à la rhétorique semble s’imposer, en particulier celles de figure et de topos. Cette communication se propose donc d’envisager l’intérêt mais aussi les difficultés d’un tel emprunt analytique.

DERBEZ Laetitia (EHESS/CRAL, Paris)

Luigi Nono : génie absolu ou compositeur mal compris ? La sur-interprétation dans l’analyse des processus créateurs

Une des grandes failles, qui constitue l’un des plus grands risques, de l’analyse des processus créateurs est la juste compréhension de ce qu’à voulu faire le compositeur : avons-nous analysé sa façon de procéder ou nous sommes-nous accordés sur des thèmes qui nous sont chers ? Cette communication ne tend pas à donner des réponses mais à interroger les limites de l’interprétation, à poser l’énoncé du problème : où commence la sur-interprétation ? À partir de cinq œuvres vocales de Luigi Nono des années 1956-1960, analysées par des musicologues éminents, je propose de mettre en lumière l’antagonisme des différentes théories proposées et d’apporter en conclusion des éléments de solution à débattre.

DONOSO Ernesto (Université Nova de Lisbonne, Portugal)

Une approche de la dernière période créative de Luis de Pablo : proposition de quelques outils analytiques

Après une brève introduction où je montrerai les principales caractéristiques de la méthodologie créative de la dernière période de composition de Luis de Pablo, je présenterai quelques outils analytiques, étroitement liés à cette méthodologie, qui peuvent êtres utiles pour l’analyse technique de ses ouvres les plus récentes. Avec l’aide d’exemples pertinents, je parlerai autant d’outils analytiques “traditionnels” adaptés (ex : analyse des motifs) que d’autres créés spécifiquement pour ce corpus d’œuvres (ex : densité des intervalles).

DUFEU Frédéric (University of Huddersfield, UK, voir CLARKE Michael, MANNING Peter, DUFEU Frédéric)

GUIGUE Didier (Université Fédérale de Paraíba, João Pessoa, Brésil)

L’orchestration comme dimension structurante: rapport d’expérience

État des lieux de mon travail sur l’application de méthodes qui permettraient d’évaluer l’impact des stratégies d’orchestration sur la structure. Pour l’expérience, mon choix s’est porté sur les Variations de Webern. La première étape de l’approche prend sa source dans les informations laissées par le compositeur dans la partition. La deuxième applique des descripteurs psycho-­‐-­‐-­‐acoustiques à un enregistrement, afin d’évaluer l’impact concret des solutions empiriques choisies. La méthode passe par la réalisation d’une pondération qualitative de toutes les configurations instrumentales.

GUILLOT Gerald (Université Technologique de Compiègne)

Analyse microrythmique des esthétiques musicales afro-diasporiques : vers une « boîte à outils » musicologique enrichie

La très grande majorité des esthétiques musicales issues de la diaspora africaine (notamment d’origine yoruba et bantou) présente des caractéristiques microrythmiques essentielles, véritables marqueurs fondamentaux très souvent absents des travaux de l’ethnomusicologie africaniste. Echappant à la notation académique occidentale, ce phénomène pose ainsi le triple problème de sa perception, de sa transcription et de sa modélisation. L’analyse de ces corpus nécessite donc une réflexion méthodologique spécifique.

HEROLD Nathalie (Université Grenoble 2)

Le concept de timbre et son application à des corpus hétérogènes

Le concept de timbre, prenant en compte la musique dans son actualisation sonore, a émergé d’une pensée théorique de la seconde moitié du XXe siècle. En partie liées à la production musicale contemporaine (musiques spectrales et électroacoustiques), les méthodes d’analyse timbrique offrent également la possibilité de reconsidérer, moyennant certaines adaptations, des répertoires historiques (tel le répertoire pianistique du XIXe siècle) ou relevant d’autres sphères géographiques ou culturelles (musiques traditionnelles ou pop). À la croisée de corpus hétérogènes, le timbre favorise ainsi une compréhension synthétique et actuelle du phénomène musical dans sa diversité.

KASSIAN Suzanne (Université de Géorgie)

L’œuvre d’Ockeghem dans le corpus Chigi : entre tradition et modernité

Le Corpus Chigi (Chigiana, C.VIII.234.) constitue l’objet de plusieurs études. Il est l’une des sources les plus riches pour la musique franco-flamande du dernier trimestre du 15e siècle. Mes recherches de la musique d’Ockeghem me conduisent vers une nécessité à évoluer les champs analytique et théorique adaptés à ce corpus, notamment, en étudiant les nouveaux rapports entre l’universalité et la particularité, la variété et la constance dans la construction et le développement de ses messes.

LEOTAR Frédéric (Université d’Alberta, Canada)

L’analyse des musiques agro-­pastorales de l’Asie intérieure turcique post‐soviétique : questions d’objet, de méthode et de perspectives heuristiques

L’Asie centrale et la Sibérie méridionale sont découpées en républiques et en pays indépendants depuis la chute de l’Union soviétique à laquelle ces régions avaient été intégrées au début du XXème siècle. Ces frontières, mis en place à partir des années 1920, ont développé de nouveaux sentiments identitaires qui, mécaniquement, ont mis en
exergue les différences entre des communautés redéfinies qui dès lors, n’ont cessé de se moderniser, sur le modèle soviétique puis occidental. Mais qu’en est-­il des pratiques musicales traditionnelles qui ont survécu à la sédentarisation des nomades et qui étaient déjà transmises avant l’arrivée des Russes ? Relèvent-­elles d’une même systématique, au delà des frontières contemporaines et de répertoires diversifiés ? Et si c’est effectivement le cas, comment modéliser un tel système ? Voici les réponses auxquelles tentera de répondre cette communication, sur la base de matériaux collectés sur le terrain par le conférencier.

MAESTRI Eric (Université Strasbourg)

Natura morta con fiamme de Fausto Romitelli. L’analyse aurale et la musique mixte

L’« aural analysis » s’applique principalement au répertoire électroacoustique. Cela est dû au fait que cette musique ne s’appuie pas sur une partition qui en est le texte. L’approche aurale est valable aussi dans la musique mixte. Les outils de la musique électronique inspirent la musique instrumentale et constituent au même temps une forme de CAO faible. Nous parlons ainsi d’une « musique électronique écrite », transmise par une partition classique. Nous pourrions hypothiser que dans l’écriture spectrale, par exemple, nous sommes face à un « rendering » instrumental d’une partition électronique. Ainsi nous sommes face à la question de la méthode analytique : textuelle ou aurale? Nous proposons une analyse perceptive de Natura morta con fiamme pour quatuor à cordes et électronique, en essayant de mettre en relief les spectromorphologies sonores de l’oeuvre. Ce choix analytique nous permettra d’étudier le cas spécifique d’une « musique électronique écrite » et d’évaluer les méthodes analytiques existantes : analyse aurale et spectromorphologique ou analyse de la partition.

MANNING Peter (University of Huddersfield, UK, voir CLARKE Michael, MANNING Peter, DUFEU Frédéric)

MANSION-VAQUIÉ Julie (Université Paris-Sorbonne)

Musiques actuelles sur scène : méthodes spécifiques ?

Analyser les musiques actuelles sur le support disque utilise une méthodologie hybride prenant en compte leurs spécificités d’écriture. De plus, ce champ musical connaît une double existence : le disque et le concert. Ce dernier met en jeu différents aspects. Quels sont les éléments qui permettent d’apprécier ce moment perçu comme « unique » (improvisation, durée des , performance, interprétation,…) qui ne semble pas identique au disque ? Cette méthodologie pourrait-elle se transposer à d’autres univers musicaux (musique classique, électroacoustique, jazz) ?

MASSON Marie-Noëlle (Université Rennes 2)

Méthodes en analyse musicale : une voix médiane pour l’analyse de la poétique des œuvres

Dans le cadre d’un corpus musical défini par ses origines spatio-temporelles, l’analyse musicale semble se développer dans deux postures méthodologiques qui maintiennent entre elles une certaine autonomie : d’une part, la recherche systématique des règles syntaxiques et leur formalisation par extraction de fragments isolés dans le corpus, d’autre part la description serrée des textes musicaux prenant en compte la variété inquantifiable de leurs réalisations ; d’un côté, la visée du code, où la théorie tient lieu de cible, en quelque sorte, de l’autre le repérage cumulatif des variantes. Ces deux approches recoupent peu ou prou le partage linguistique qui institue le face à face de la langue comme système et de la parole comme activité. Une voix médiane est peut-être possible qui postule que le texte musical est, par définition, le lieu d’interaction des règles et des variantes. C’est indiquer par là que l’analyse de la poétique du texte musical doit faire l’objet d’une approche «rhétorique»: l’œuvre musicale ne peut être séparée des règles dont elle procèdent, et, tout à la fois, l’œuvre modifie historiquement ces mêmes règles par les écarts et les transformations qu’elle contribue à instituer. Pour appuyer cette proposition, Debussy et Chopin feront l’objet d’une analyse rhétorique comparée.

MEEUS Nicolas (Université Paris-Sorbonne)

Analyse et théorie schenkériennes : délimitation du corpus et transgression

Les limites du corpus de l’analyse schenkérienne sont définies par la théorie elle-même : elle concerne les œuvres fondées sur une harmonie triadique. Cependant, le principe fondateur de la théorie est celui de la consonance et certains principes peuvent en être étendus à toute œuvre fondée sur la consonance. La communication portera sur des œuvres polyphoniques des xve et xvie siècles et sur des monodies modales ; elle tentera de montrer les possibilités et les limites d’une approche d’inspiration schenkérienne pour ces corpus.

OLIVE Jean-Paul (Université Paris 8)

Adorno, la Théorie critique et la Deuxième Ecole de Vienne

On étudiera dans cette communication quelques principes importants de la Théorie critique en général et comment Adorno forge une méthode d’analyse fondée sur ces principes, parmi lesquels on s’arrêtera plus particulièrement sur le lien entre méthode et objet, la relation entre œuvre et société, l’importance des processus dynamiques, la réflexion dialectique. On montrera aussi comment la méthode adornienne semble s’être forgée au contact intime de la musique de Mahler et de la Deuxième Ecole de Vienne, témoignant par là d’un dialogue rare entre champ artistique et champ philosophique.

OVIEDO Alvaro (Université Paris 8)

La catégorie de geste comme outil d’analyse dans la musique contemporaine

Nous proposerons une réflexion sur l’abandon des catégories générales de la composition dans la musique écrite de la deuxième moitié du XXe siècle, et sur la manière dont l’analyse pourrait aborder un corpus dont l’hétérogénéité rend problématique toute approche qui ne serait pas attentive à la spécificité de chaque cas. Prenant trois exemples précis – des œuvres de G. Kurtág, H. Lachenmann et L. Berio – nous interrogerons la possibilité de rendre compte de cette hétérogénéité à travers la catégorie générale de « geste musical ».

PICARD François ( (Université Paris-Sorbonne, voir TACAILLE Alice, PICARD François)

SERESS Hugues (Université de Paris Sorbonne-P.L.M.)

Les théories transformationnelles ou la relation entre un modèle de description et un type de tonalité

Apparues depuis une vingtaine d’années, les théories transformationnelles considèrent le système tonal comme un ensemble d’opérations, qui s’exercent sur un accord ou une tonalité et dont résulterait l’accord ou la tonalité suivante, indépendamment d’un contexte régi à partir d’une valeur unique de référence nommée tonique. Si on peut raisonnablement penser que, pour la « tonalité » des années 1820-1920, ces modèles théoriques fonctionnent de manière satisfaisante, ils pourraient bien n’être pas toujours suffisants. C’est pourquoi, cette lecture proposera de décrire la tonalité du XIXe siècle comme la conjonction entre distance d’intervalle, polarité et orientation modale des progressions harmoniques, et tentera de mettre en lumière l’importance de la relation existant entre modèle théorique et corpus.

TACAILLE Alice, PICARD François (Université Paris-Sorbonne)

Mélodies du Vanuatu, Psaumes de Marot et qupai de Chine : une application commune de la quantification systématique des durées 

S’affranchir de la connaissance de la finale pour déterminer le « mode », rendre compte d’échelles non octaviantes, comparer des mélodies avec d’hypothétiques modèles, suivre l’évolution du poids relatif des notes d’un recueil à l’autre… Des corpus hétérogènes, ont été rejoints par d’autres (Râga, Andes, syriaque…) autour d’un logiciel, Monika, et d’une banque de données, Carnets de notes, accessible en ligne.  Les résultats renouvellent les pratiques d’écoute et d’analyse, les savoirs et les habitudes.